Christophe Collini a reçu la députée dans sa serre Jeudi après-midi, la députée Annie Le Houérou a rencontré Christophe Collini, maraîcher dans la commune, en compagnie de plusieurs élus locaux, afin de découvrir ses serres et ses plantations.
![]() Depuis cinq ans, Annie Le Houerou, députée, réserve une journée mensuelle aux rencontres avec les acteurs économiques, les élus et les habitants de sa circonscription. Après une visite à la nouvelle épicerie de Goudelin pour échanger sur le commerce de proximité. Elle a rencontré un maraîcher sur Saint-Pever, puis à Lanrodec, elle a assisté aux temps d'activités périscolaires mis en place pour les enfants de l'école publique. Sa journée s'est terminée à Plouagat, avec le comité de pilotage composé d'élus, professeurs et parents d'élèves, qui lui ont présenté le projet de rénovation du Pôle scolaire.(extraits article et photo Ouest-France du 18/03/2017). |
Jeudi, au cinéma Arletty et à l'initiative du collectif Cojardinons en Goëlo, un débat était organisé autour du film, diffusé préalablement. Nombreux ont dû être refusés à l'entrée. Une belle réussite. |
Entretien
Christophe Collini, chasseur de goût et animateur du débat. Comment vous définiriez-vous ? Je suis un utopiste. Je veux tracer ma modeste part de chemin dans l'évolution de l'humanité. Je suis un chasseur de goût animé par la passion de la semence. Nous perdons, à vue d'oeil de nombreuses variétés, en raison du règne de la quantité au détriment de la qualité. La semence est un bien collectif, c'est à l'homme, artisan de la sélection des plantes depuis des millénaires, que l'on doit la biodiversité. Si je suis fasciné par la magie de la semence, je ne me considère cependant pas comme un semencier. Expliquez-nous... Je cultive sur deux propriétés, à Saint-Péver et à l'île de Riom, près de 1 440 variétés de semences paysannes non hybrides. Mon ancienne profession (cadre de haut niveau chez Siemens) m'a formaté à l'observation et à l'analyse. |
![]() Au premier plan : Rachel Lagière, présidente du collectif et sa fille. Second plan : Thierry Simelière, le maire ; Christophe Collini ; Christophe Laurenge, trésorier ; Carine Faure, responsable du cinéma Arletty ; Victoriat Vivier, membre du collectif et instigatrice de cette manifestation. (article et photo Ouest-France du 12 sept 2016 |
Bien équipé en outils informatiques, je réalise, d'une part, un travail de sélection agronomique des semences qui intègre la spécificité de la terre et du climat, et d'autre part, un travail de sélection gustative auquel participent des chefs de la gastronomie. Mes travaux intéressent aussi de nombreux artisans semenciers (Hollande, Angleterre, États-Unis...). Schématiquement, le processus est le suivant : sélection gustative au cours de la première année, sélection comportementale la deuxième année et optimisation de la diversité génétique la troisième année. Pourquoi avoir choisi le goût comme pierre angulaire de votre engagement ? Le goût est l'un des sens primaires. Il fait appel à l'intellect. Quand on goûte, on sollicite l'émotion. Elle est la condition du déclenchement du changement. Or, l'émotion est au rendez-vous trois fois par jour, à l'occasion des repas. Je me rappelle la joie de ma grand-mère quand elle offrait le meilleur de sa cuisine, et le remerciement pour elle à nous voir apprécier ce moment festif privilégié. Mon but consiste précisément à ramener ce bonheur de partager le « bien manger ». Pourquoi soutenez-vous l'action du collectif « Cojardinons en Goëlo » ? Ce qui m'intéresse, c'est l'échange et le partage précisément. Ce qui m'a interpellé chez celui-ci, et m'a conduit à l'aider (conseils, don de semences, chantier collectif), c'est le côté jardin collectif partagé. Ce projet va dans le sens de la société telle que je la conçois. |
|
|
Page extraite de la revue gratuite "Flâneur d'Argoat" n° 13 (Automne 2011)